Alice Rosenberg

Fille unique et enfant choyée, lorsqu'elle était encore vivante, Alice rayonnait à chaque instant même dans les moments les plus difficiles. Elle vivait avec ses parents dans une petite maison remplies de meubles et de tapis sur tout le sol. Sa vie était simple, tout comme ses joies. Ses parents avaient jugé bon pour la préserver de la situation qui dégénérée dans le pays de ne jamais parlaient de leurs inquiétudes devant elle. Ils avaient même décidé de ne pas lui faire intégrer d'école et se chargeaient personnellement de son éducation. Elle était en train de lire une histoire avec une héroïne qui avait le même prénom qu'elle, lorsqu'un jour son père rentra affolé. En tant que propriétaire d'une petite imprimerie, il s'était attiré la convoitise de certains et le fait qu'un juif soit à l'un des responsables des journaux de la ville ne plût pas à d'autres. Ses parents la confièrent donc pour un mois à la directrice de la pension Julietta, le temps de trouver un moyen de partir vers l'Angleterre.

Assoupie sur l'un des lits prêts de la trappe de la cave, Alice avait cette nuit le sommeil agitée. Cela faisait à peine une semaine qu'elle était arrivée et elle n'arrivait toujours pas à se faire à cet endroit exigu rempli d'enfants aussi terrorisés qu'elle. Elle se réveilla alors que la trappe était tiré et grinça brièvement. Son esprit embrumé, Alice ne comprit pas ce qu'il se passait. Un enfant rentra, suivit de plusieurs adultes. Elle se tétanisa en voyant leurs armes. Elle ne bougea pas jusqu'à ce que le premier tir soit tiré. Son cri se mêla à celui d'autres enfants et elle resta dans son lit jusqu'à ce que l'enfant à côté d'elle se rue sur un des SS. Il le rejeta en sang sur son lit. Alice essaya de porter secours au garçon, mais le coup de lame qu'il avait reçu lui fut fatal. En à peine quelques secondes, il se vida de son sang. Alice se releva couverte de ce liquide rouge et chaud et marcha au milieu du chaos jusqu'à ce qu'elle reçoive une balle perdue. Elle mourut en silence et ses dernières larmes coulèrent lorsqu'elle pensa que plus jamais elle ne révérait ses parents.

Sa rage est plus intense que les autres et lui a permis de créer l'un des plus terrifiants cauchemars, le Serpent. Alice a toujours été un fantôme vengeur. Lors du premier anniversaire du drame, elle réussit avant tout le monde à canaliser son énergie pour interagir sur le monde des vivants. Elle arriva à casser le pied d'un lit, rien de très impressionnant, mais ce ne fut que le commencement. À peine était-elle morte, qu'Alice avait déjà conscience d'être un fantôme et elle vit les SS repartir de la pension et une nouveau directeur prendre ses fonctions en faisant comme si rien de tout cela n'était arrivé. De toute son existence de fantôme, Alice s'est toujours montrée haineuse envers les vivants. Elle n'a d'ailleurs presque jamais proposé à un arrivant de devenir son serviteur. Les rares où cas où cela lui est arrivé, c'est uniquement parce qu'elle en avait besoin pour un de ces plans tordus pour martyriser encore plus les arrivants. En revanche, elle possède une impressionnante collection de cauchemars et parmi eux plusieurs font partie des plus dangereux de la pension.

C'est le garçon qui est mort dans ses bras. Les premières années, elle ne parlait qu'à lui. Il n'y a qu'avec lui qu'elle se montre douce et attentionnée, mais à chaque fois qu'elle le prend dans ses bras, elle revit le drame. Il lui arrive ainsi de l'éviter pendant de longues semaines pour finir par revenir une nuit se coucher à ses côtés et lui parler du dernier cauchemar qu'elle a façonné.